De loin, le public aperçoit une structure
dont la base lui est cachée.

Plus il s’approche, plus sa curiosité grandit.

En arrivant, quelqu’un est là qui l’attend,
l’accueille et l’invite à entrer chez nous.

La première impression en passant le rideau
est d’arriver dans un ailleurs agréable.

Mais en s’installant,
une sensation étrange se fait sentir.

Une présence habite l’espace, celle d’une personne
qui reproduit des mouvements en boucle sur un trapèze
sans que l’on puisse en comprendre le sens. 

Nous venons à la rencontre des spectateurs,
leur offrons quelque chose à sentir, à manger,
une chanson, une découverte.

De multiples cellules s’activent.
Le public a un rapport privilégié avec l’un des artistes.

En même temps, il est curieux
de ce qui se passe chez le voisin
et en attente que le spectacle commence vraiment. 

Mais le spectacle a déjà commencé…

C’est le moment le plus important, celui où l’on crée l’ambiance,
où l’on aménage le terrain, où l’on détermine ce qui va se passer,
avec qui et comment.

Les cellules se recoupent,
un chant naît doucement,
une action commune apparaît.

Cela dure un peu, beaucoup, puis ça éclate à nouveau.

Quand tout le monde a compris qu’il ne sert à rien d’attendre que le spectacle commence, quand d’être déconcerté
on est passé à apprécier ce qui est et y trouver un réel plaisir, ce qu’on n’attendait plus arrive.

Tout s’immobilise, l’espace se vide, le public se retrouve seul.

Un bruit se fait entendre, un son, un murmure, une voix. C’est une musique.

Elle envahit l’espace doucement, devient de plus en plus pressante, oppressante.
Qu’elle s’arrête… Il faut qu’elle s’arrête !
Coupure. Résonance. Silence. Ecoute.

Nous revenons.

La légèreté se creuse, la joie se contraste, la simplicité se tend.

La vie continue dans un voyage émotionnel, une spirale qui creuse vers le centre de nous-mêmes.